Soutenu par : AMF, ASDHOM, ATMF, FMVJ-France, Amis AMDH-Paris, APADM, FSCME, RIAS, Voie Démocratique, PSU, PADS, CAPDEMA, Cris des Marocains, TAMAYNUT, Collectif des Amazighs de France pour le Changement Démocratique au Maroc, PCF, URIF-CGT, SNES, FSU-IDF, NPA, PIR, Forum Palestine Citoyenneté, PG, Manifeste des Libertés, Solidarité Maroc 05, MRE-International.

*** Les martyrs du Mouvement du 20 Février en 2011 au Maroc : 1.Karim CHAIB, 21 ans, Sefrou, le 20 Février 2011. 2. Imad ALQADI, 18 ans, Al Hoceima, le 20 Février2011 3. Jawad BENQADDOUR, 25 ans, Al Hoceima, le 20 Février2011 4. Jamal SALMI, 24 ans, Al Hoceima, le 20 Février 2011 5. Samir LBOUAZAOUI, 17 ans, Al Hoceima, le 20 Février 2011 6. Nabil JAAFAR, 19 ans, Al Hoceima, le 20 Février 2011 7. Fadwa LAAROUI, 20 ans, Souq Sebt, le 21 Février 2011 8. Kamal AMMARI, 30 ans, Safi, 29 Mai 2011 9. Mohamed Boudouroua, 38 ans, Safi, 13 Octobre 2011 10. Kamal Hussaini, Aït Bouayach, 27 Octobre 2011 ***

L'ASDHOM solidaire du Mouvement du 20 février au Maroc

ASDHOM

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Le Maroc au rythme de la contestation populaire

Depuis le début de l’année 2011, le Maroc vit à la cadence d’un mouvement populaire, né avec le vent de liberté qui souffle sur la région. Un mouvement, rythmé par des marches pacifiques régulières dans toutes les contrées du pays. Un mouvement animé par des jeunes qui à travers leurs slogans et leurs revendications cristallisent les attentes de tout un peuple pour la dignité, la liberté, la justice sociale et l’Etat de droit.

Ce formidable élan a secoué la sphère politique marocaine. Par son ampleur et sa persévérance, il interpelle le pouvoir, les formations politiques et la société civile. Mettant à nu, le système de gouvernance de la sphère publique, basé sur la corruption, le despotisme et l’accaparement des richesses du pays par une cour de serviteurs zélés au détriment d’un peuple et notamment de sa jeunesse laissée pour compte, abandonnée, sans perspective de travail et de possibilité de vivre dignement.

Comme à l’accoutumée, le pouvoir a tenté de juguler ce mécontentement qui prenait racine, par le biais de ses atouts qu’il perfectionne : manœuvres politiques et répression. C’est dans ce cadre, qu’il a octroyé une nouvelle Constitution. Un projet fait sur commande par une commission dont les membres ont été désignés par le roi, faisant ainsi la sourde oreille à la demande pressante de passer par une Constituante. Un texte fait sur mesure, pour perpétuer et enraciner les prérogatives de la monarchie et qui n’a pas été soumis au débat public, puisque deux semaines après sa publication, il devait être ratifié dans la précipitation par référendum. Une consultation qui s’apparente à une opération de marketing à l’éloge du roi. Au point qu’à l’étranger, ce référendum est devenu une véritable mascarade. Le vote s’est déroulé sur 3 jours, sans listes électorales, sans émargement, parfois dans des zones de transit comme le parking d’embarquement au port d’Algésiras en Espagne, sans contrôle et règles élémentaires de probité. Un vote sans surprise, à l’image des scrutins dont ne peuvent se réjouir que des régimes totalitaires.

Parallèlement, les manifestantEs du Mouvement du 20 février et leurs soutiens doivent faire face à une multitude d’actes d’intimidation, de menaces, de provocations et de répression. L’assassinat de Karim Chayeb à Séfrou, de Kamal Ammari à Safi, des cinq jeunes d’Al Hoceima dans des conditions non encore élucidées, les arrestations et les condamnations à des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans ne sont que l’illustration de cette réponse répressive du pouvoir marocain.

Une répression passée sous silence par les médias occidentaux. En parler, et relater les faits quant aux atteintes des droits humains, c’est prendre le risque de contribuer à fragiliser le pouvoir en place et de permettre à la solidarité internationale de s’amplifier. Ce qui va à l’encontre des intérêts économiques et politiques des dirigeants occidentaux. Pire, on a assisté parfois à des éloges honteux quant à l’exception marocaine en comparaison avec les autres pays de la région.

En dépit d’une compagne de dénigrement, le Mouvement du 20 février a semé l’espérance et la volonté d’en finir avec l’Etat de non droit dont souffre le Maroc. La lame de fond de cette vague déferlante marque l’histoire de la longue et incessante lutte contemporaine du peuple marocain pour imposer le respect de la liberté et la démocratie dans le cadre d’un Etat de Droit.

L’ASDHOM, qui avait pris l’initiative avec d’autres organisations d’appeler au premier rassemblement à Paris le 20 février, n’a eu de cesse d’appuyer ce mouvement et de lui apporter le soutien nécessaire (engagement de nombreux militants, mise à disposition de modestes moyens logistiques….). Le combat des jeunes du Mouvement du 20 février se confond avec celui que mène l’ASDHOM depuis sa création en 1984 pour un Etat de droit au Maroc, un Maroc respectueux des droits humains tels qu’ils sont universellement reconnus.

Bureau exécutif de l’ASDHOM

Paris, le 16 septembre 2011

Fête de l’Humanité